Essai et préparation
du Losi Micro Baja.

Edité le 20/12/2007.
Réactualisé le 26/12/2007.
Textes et photos de Lonestar.
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Cet article présente brièvement un produit sorti sur le marché vers Noël 2006, le Micro-T, ou plutôt son frère presque jumeau, le Micro-Baja de Team Losi. Ce véhicule est un tout petit Stadium Truck électrique au 1/36ème, mais de qualité "modélisme", et qui se vend par palettes entières à travers le monde si l'on en croit le volume de discussion génère par ses propriétaires sur les forums de la toile. Selon les uns, c'est un truc complètement superficiel qui dévoie le modéliste authentique de son idéal de perfection compétitrice, selon les autres c'est le truc le plus génial à être arrive au modélisme depuis le variateur électronique. Alors, le Micro/Baja, utile ou futile? A vous de vous faire votre propre opinion en lisant ces quelques lignes, qui décrivent le produit d'un point de vue non seulement technique mais également marketing, et propose aussi quelques rudimentaires astuces de préparation et options bienvenues, le tout sur le fond d'épopée historico-dramatico-modélistique à l'intensité bouleversifiante et dont ce site a le secret, sur le destin de cette grande marque qu'est (était?) Team Losi.

Mais comment diable en est-on arrivé là chez Losi???

Le modélisme de compétition, c'est bien joli, mais ca ne fait pas vivre son homme ... C'est ce que se sont probablement dit Junior et Pops (le fils Losi, Gil Jr. et son papa Gil, "Sr" par défaut, voir article sur le LXT). «Fiston, si on veut assurer la croissance de l'entreprise familiale, voire sa survie vu qu'on a lourdement investi dans d'onéreuses machines de moulage de plastique, il va bien falloir trouver un autre moyen de générer des ventes supplémentaires qu'en sortant au compte-goutte des véhicules extrêmement performants destinés au modéliste expérimenté et exigeant» - je vois d'ici le dialogue au Ranch Pit Stop au début de ce (nouveau) siècle. Et le pire c'est qu'ils ont raison! Le compromis parfait, pour une marque d'auto RC, c'est d'avoir d'un côté un département compétition de premier plan pour asseoir la crédibilité de la marque auprès des revendeurs comme des clients, et de l'autre côté de pouvoir proposer en magasin des machines plus accessibles et plus grand public, qui vont se vendre d'autant mieux que le team officiel gagne des courses avec des produits de la marque. Ce n'est pas grave si ces derniers coûtent 10 fois plus cher, le tout c'est que le revendeur et le client puissent acheter un petit bout de rêve avec leur produit type loisir! En marketing, ca s'appelle le Halo, et c'est un des concepts les plus puissants pour booster l'image d'une marque, donc ses ventes. Un peu comme quand Renault gagne le championnat du monde de F1 et se met à vendre plus de Twingo. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, la Twingo est un excellent produit, mais bon, quand j'en vois une avec des jantes de 17", l'essuie-glace vertical et le pot double sortie, ca me fait gentiment rigoler.

Toujours est-il que les deux marques qui représentent le mieux cette philosophie, ce sont les indétrônables Kyosho et Tamiya. Le premier est bardé de titres mondiaux, en piste et TT thermique, et vend des Boeing 767 entiers de V-One S et Inferno Sport, voitures ne présentant que de vagues similitudes avec les purs-sangs utilisés en course. Tamiya, c'est un peu différent, ce sont presque les fondateurs du hobby tel qu'il est aujourd'hui, mais c'est quand même quelques titres internationaux en électrique, acquis plutôt récemment, et des supertankers pleins à ras-bord de châssis de loisir électriques qui s'arrachent sur les marchés mondiaux grâce à un renouvellement incessant dans la gamme, et des carrosseries belles et réalistes à damner un saint. Le petit dernier à avoir tout compris, c'est HPI, qui pour moi représente le summum du marketing en modélisme! Signer Atsushi Hara en 2001 juste après son titre mondial sur Yokomo, puis le verrouiller pour le reste de sa vie dans la marque en lui offrant la possibilité d'avoir des produits à son nom, c'est du génie stratégique pur; hop, un bon coup d'anodisation purple sur toutes les pièces métal de la marque, et hop, tu achètes une HPI Sprint ou un Savage que même que Hara s'entraine dessus le dimanche soir! Bon, à part ca, je suis très satisfait de ma Cyclone Hara. Mais on s'égare un peu, là. Tout ca pour dire que les success-stories dans le modélisme auto viennent souvent de constructeurs qui savent habilement jouer sur les deux tableaux à la fois, des produits hyper-typés compétition pour l'image, et des produits loisirs pour les ventes, ces derniers fournissant les fonds pour les activités course. Certains ont loupé le coche malgré un potentiel initial indéniable, comme par exemple Schumacher, qui vivote péniblement en dehors de la Grande Bretagne alors qu'ils sont un des inventeurs du modélisme auto sous sa forme actuelle... Apres, évidemment, il y a toujours quelques OVNI comme Hudy/XRay, pour lesquels tout le monde se demande comment ils arrivent à joindre les deux bouts sans gamme loisir très grand public, ou alors à l'opposé du spectre, des marques comme CEN qui ne font, eux, que du loisir grand public et ont une bien piètre réputation auprès des connaisseurs... Mais le bon modèle à mon avis, c'est l'équilibre entre les deux.

C'est probablement ce que se sont dit Losi en 2001 (deux ans avant le Mini-T). La marque, fondée à la fin des années 80, a un extraordinaire pédigrée en course, mais manque cruellement de modèles grand public pour financer sa croissance... Le tout dans un hobby dont les parts de marché fondent comme neige au soleil au profit des consoles vidéo. Il faut faire quelque chose, sinon les beaux trophées nationaux et internationaux glanés par Brian Kinwald et Matt Francis vont devoir être vendus aux enchères sur eBay pour payer les nouvelles machines à injection de plastique... Réfléchissons un peu. Le hobby coûte cher, ça il n'y a pas de doute. A l'exportation, bof, Losi ne vend que des modèles haut de gamme, et principalement en offroad, XXX et XX-4. Et sur le nouveau marché porteur, le DTM électrique, la Street Weapon aura eu un règne de courte durée (titre mondial ISTC "non-officiel" en 1998 avec Spashett quand même) dans cette catégorie qui évolue tellement vite. La Rally Weapon a finalement peu fait parler d'elle, étrillée par les modèles Tamiya, aux carrosseries tellement plus belles et réalistes, et n'aura donc pas aidé à éponger les comptes. La XXX-S, censée dupliquer le succès de la Street Weapon, ne convainc pas vraiment, et est déjà rapidement dépassée... Dur d'amortir les coûts des moules dans de telles conditions - et quand on voit la complexité des injections chez Losi, on se dit que les moules ne doivent vraiment, mais alors vraiment pas être donnés. En ce qui concerne le deuxième marché porteur, le DTM thermique 1/10ème, Team Losi est probablement le seul constructeur "majeur" à ne pas s'être lancé. A noter qu'à la date d'aujourd'hui, c'est toujours le cas, pas de 1/10ème thermique piste Losi, au moins on ne peut pas leur reprocher leur intégrité de ce côté!

Par contre, une autre tendance semble se profiler à l'horizon, une que pas grand monde n'attendait, c'est les "petites échelles", principalement le 1/18ème. HPI lance la micro RS4 en au printemps 2002, et il faut bien le dire, c'est une réussite commerciale absolue. La technologie est relativement avancée car la voiture est une reproduction plutôt fidèle des modèles au 1/10ème, et la voiture est amusante à faire rouler malgré un centre de gravite relativement haut et donc une certaine propension à faire des casquettes.

Mais la beauté du modèle (réduit et financier), c'est d'abord que le ticket d'entrée est relativement accessible via le kit de base, et donc permet des volumes de vente initiaux énormes malgré un coût de fabrication minime; mais c'est aussi que l'offre en options et autres "hop-ups" en tout genre explose littéralement dans les mois qui suivent, ce qui crée une course à l'armement dans la catégorie, et donc en fait littéralement s'envoler les coûts en éclat de manière particulièrement sournoise (un châssis carbone par ci, des triangles alu par là...) Il n'est pas rare de voir des Micro RS4 optionnées à outrance, et dont les options coûtent bien plus cher que le kit lui-même.

De nouveau, HPI montre la voie de la stratégie commerciale efficace - mais cette fois, Team Losi n'est pas en reste. En 2003 sort le Mini-T, le pendant tout-terrain de la micro RS4, si on veut. Difficile à dire si Losi s'est inspiré de HPI dans le concept où s'ils sont arrivés aux mêmes conclusions chacun de leur côté, mais on retrouve un modèle qui reprend toutes (ou presque) les solutions techniques de ses grands frères au 1/10ème, dans une configuration de "base", sans amortisseur hydraulique, et qui laisse le champ libre à l'optionnïte aigue et, préférablement, onéreuse. Et ça ne rate pas... Le mini-T se vend comme des petits pains, puis génère une version Baja avec carrosserie de VW Cox, puis des versions "Pro" avec quelques options inclues pour couper l'herbe sous le pied aux optionneurs asiatiques, puis une version RTR, etc., etc...

En gros, succès commercial total et absolu pour Losi, enfin!!! Histoire de rendre à César ce qui lui appartient, il est intéressant de se souvenir que HPI et Losi (et dans une certaine mesure Kyosho avec la Mini-Z) sont loin d'être les premiers à avoir réalisé des petites échelles réalistes, par rapport aux plus grandes. 17 ans plus tôt, en hiver 1986, Tamiya sort la Tamtech, génial produit au 1/24ème avec variateur-récepteur intègre, et qui sera un flop commercial, probablement à cause de performances limitées et d'un coût un peu prohibitif - la même année, en réaction compétitive évidente, Kyosho sort les Baja Bugs, superbes réductions 2WD au 1/20ème de ses buggys phares de l'époque, Optima, Ultima et Salute, et également une version piste, le Mini Stocker pour concurrencer les Tamtech. De nouveau, échec commercial cuisant, mais que de bons souvenirs pour les amateurs de vintage!

Après cinq ou six ans de bonnes ventes, le concept Mini-T semble s'essouffler... Mais Team Losi, passé sous la houlette de Horizon Hobbies en 2001, géant US du modélisme, a par contre maintenant tout compris. Fini le focus sur les machines de compétition fabriquées aux USA, maintenant c'est le moment de renforcer notre gamme loisir et grand public, car finalement, c'est bien là que le pognon se trouve. Donc on sort dans la foulée le Losi LST (Monster Truck concurrent du Savage et T-Maxx), le Micro-LST, le LST2, etc. pour concurrencer HPI et Traxxas sur leur terrain de prédilection, les trucks de loisir. Pendant ce temps, on garde quand même une petite activité course, mais la nouvelle DTM de la marque, la JRX-S, fait un flop retentissant, pour une fois les designs innovants sont allés un peu trop loin. Pas de soucis, je te recycle ça, et en 2007 je fais une ch'tite version "R" pour continuer à tromper l'ennemi. Et pendant que j'y suis, je te fais aussi un énième et discret lifting du XXX sorti en 1999 (quand même...), la version CR, qui succède à la BK1 et la BK2... Mais finalement, pas grand monde n'est dupe, Team Losi n'est plus une machine de guerre à sortir du buggy de haute compétition, mais un fabriquant grand public. Gil Losi, dont le Team Losi porte quand même le nom, excusez du peu, quitte en 2007 l'entreprise qu'il avait lui-même fondée 20 ans plus tôt, en invoquant des "divergences d'opinion" vis-à-vis de son nouvel employeur... Il part tel un vieux cow-boy solitaire dans le soleil couchant rejoindre son pote Joël "Magic" Johnson comme directeur du R&D chez Kyosho America, antenne US du fabriquant nippon, solide comme le roc, lui. Le dernier des mohicans dans l'équipe de la marque américaine, c'est paradoxalement le finlandais Jukka Steenari, multiple champion d'Europe en TT électrique, qui reste dans l'équipe Horizon et travaille sur le 8ight, le TT 1/8e thermique étant un "whitespace" pour la marque. Dans la même veine, Team Associated passe aussi sous la houlette d'un autre constructeur asiatique "quelconque" mais pété de cash semble-t-il, i.e. Thunder Tiger en 2005. Deux des plus belles pages d'histoire de la RC americaine sont donc tournées en ces deux dernières années... Rangez les mouchoirs, c'est la dure loi du bizness.

Euuuuh, le Micro nous disais-tu donc?

Or donc, les ventes de Mini-T s'essoufflant pour cause de passage de mode, il faut trouver une nouvelle vache à lait pour la marque. Et là, je ne sais pas qui est l'instigateur de cette idée, mais quelqu'un suggère un truc du style «ben, heu, je sais pas moi, on a réussi une première fois à vendre une réduction de nos modèles réduits à bon prix, pourquoi on arriverait pas à vendre une réduction de la réduction, à un prix encore à peine moindre?». Et là dans la grande salle de réunion principale aseptisée de Horizon, bien différente de l'ambiance festive et poussiéreuse du Ranch Pit Stop, on marque une pause, et on réfléchit... un ange passe... et on s'aperçoit que l'idée est géniale et va permettre de vendre des containers entiers de modèles réduit à un public encore plus large que le Mini-T! Le Micro-T sort donc pour Noel 2006, avec un prix ultra plancher de $80. Et franchement, pour ce prix-la, Horizon (je n'ai plus le courage de dire Losi) a bien fait les choses et n'a pas fait preuve de pingrerie, loin de là, mais bon, c'est vrai que la main d'oeuvre enfantine chinoise est bon marché, une joie pour les grands fabriquant de modèles réduits, et une immense aubaine également pour leurs clients occidentaux comme nous, youpi!

La boite et son contenu.

Plus RTR que le Micro-T, c'est pas possible... On trouve donc dans la boîte au graphisme soigné une voiture, avec son micro pack d'accus NiMH, son chargeur à delta-peak s'il-vous-plaît, son émetteur, un ensemble intégré vario-récepteur, un micro-servo de réception, une carrosserie peinte, et même les piles pour faire marcher tout ça. Il n'y a pas à dire, pour 80 dollars, on ne se moque pas du client chez Horizon. Et en plus de ça, on est malin, chez Horizon, car on fournit en plus à l'acheteur deux pignons moteur supplémentaires pour choisir un rapport plus court ou plus long, quelques circlips pour les axes de roues, plus deux goupilles beta en rab' pour la carrosserie, et une ampoule en blister de graisse silicone pour la transmission.

Dans l'absolu, ça ne coûte quasiment rien à la marque, tandis que le client se sent aimé et pris en considération... comme d'hab', du marketing de première classe! Mais bon, on ne va pas cracher dans la soupe non plus, même si, comme on le verra plus loin, les micro-clips ne vont pas servir des masses. La notice est excellente. Plans éclatés, conseils de réglages, conseils de démontage, c'est très complet et étonnamment proche de la qualité d'un package haut de gamme au 1/10ème, on sent que Horizon a vite compris que ça se vendrait comme des petits pains et que le droit à l'erreur n'était pas permis. Le tout est donc déjà monté, peint, c'est du vrai RTR, on charge et on roule!

La voiture.

J'ai pour ma part choisi le Micro-Baja par rapport au Micro-T, tout simplement parce que l'occasion se présentait, et que la carrosserie de Cox me rappelle un peu mon bien-aimé Monster Beetle. Mais la mécanique est la même, à part les supports de carrosserie, et les jantes bling-bling chromées qui font plus années 70 que les jaunes du micro-T - et j'adore les années 70! La carrosserie est peinte, disponible en plusieurs couleurs, et les autocollants sont déjà apposés, et pour être honnête c'est très bien fait. La conception est excellemment bien pensée, en particulier vues les contraintes de miniaturisation, et reprend la majorité des idées que l'on trouve sur les trucks 1/10ème électriques de la marque comme on va le voir plus bas. Mais là, on parle effectivement d'un véhicule mesurant 12cm de long et 6cm de large, pour un poids prêt à roule de 110g... Donc le challenge était de taille (mauvais jeu de mot). Les assemblages sont tous réalises par des micro-vis, d'un diamètre d'environ 1mm, à tête Philips (ou Pozi, j'ai un peu du mal à dire à cette taille la malgré mes yeux de lynx), donc il faudra vous équiper d'un petit tournevis d'horloger pour travailler tout ça.

Châssis.

Le châssis est réalisé en plastique moulé, comme l'immense majorité de la voiture. Il adopte un format finalement assez proche des anciens 4x2 de Losi, avec une plate-forme arrière non-rapportée, mais qui fait partie intégrante de la pièce principale, et une plateforme avant rapportée avec un angle de chasse conséquent. Vu le poids et la robustesse de la bête, c'est largement suffisant. Le pack d'accus vient se glisser au plus bas de la voiture, par-dessous via une trappe maintenue par deux vis - attention, ce sont deux des rares vis faites pour être vissées dans du métal, et non auto-taraudeuses comme toutes celles qui se vissent dans le plastique, donc attention à ne pas se tromper lors des remontages... Car vu la finesse des pas de vis, on foire tout ça sans même s'en rendre compte (expérience personnelle de l'auteur de l'article). Une plate-forme vissée par en haut tient le pack ainsi que le servo de direction, et sert également de support pour le combo récepteur/variateur intègré, monté au double face. Cette architecture "caisson" donne un résultat très léger et extrêmement rigide! Les supports d'amortisseurs sont montés sur le châssis par des vis, avec des assemblages qui rappellent de nouveau les autres productions de la marque, ou toutes les pièces ou presque sont solidarisées les unes aux autres par la visserie qui les traversent.

Suspensions.

La suspension est surprenante de "réalisme" par rapport à une "grande" au 1/10ème, sur le châssis en plastique viennent se greffer des supports rapportés qui tiennent une double triangulation à l'avant comme à l'arrière. Donc du tout bon, pas de suspension qui travaille directement depuis le châssis ni la transmission, et des possibilités de réglages ultérieures, et surtout pour les amateurs de 1/10ème, une architecture qui ressemble vraiment à celles de ses grandes soeurs.

Par contre, pas de rotules pour les articulations, pour des raisons probablement de poids et de complexité de réalisation. Des vis positionnées à l'horizontale remplacent tout ce qui pourrait être monte sur rotules sur des suspensions plus volumineuses.

Les amortisseurs sont factices, dans le sens qu'il s'agit de simples ressorts guidés par les corps, par opposition à de "vrais" combinés ressort-amortisseurs à huile. On peut raisonnablement penser que c'est la solution choisie par Losi pour contrôler les coûts, car franchement, d'un point de vue technique c'est assez discutable, sachant que Losi sait très bien faire de tout petits amortisseurs remplis d'huile, comme on les a vus sur le Mini-T. Ou alors, s'agirait-ce d'une technique marketing pour inciter les clients à se lancer dans le produit avec un prix d'appel bas, pour ensuite lui fourguer des "hop-up" onéreuses? Cette fois, ce n'est pas si clair... Le micro-T est sorti il y a maintenant presque un an, et à ma connaissance il n'y a pas d'amortisseurs hydrauliques pour Micro-T au catalogue Losi... Par contre il y en a heureusement chez certains optionneurs, voir plus loin ;-)

Direction.

Et là encore, coup de génie des ingénieurs d'Horizon (ou chinois, dur à dire): les tringleries de direction sont en plastique (lexan?), suffisamment rigides pour permettre à la voiture de tenir le cap, mais assez flexibles pour se déformer quand la suspension avant travaille, et donc ne pas nécessiter de rotules dans l'assemblage de direction. Si on surfe un peu sur le web, on trouve de nombreux commentaires décrivant des casses à répétition de cette pièce, mais ce n'est pas encore arrivé sur ma voiture, malgré des chocs permanents sur tous les pieds des meubles de la maison notamment! Si malgré tout casse il devait y avoir, pas de soucis, un bout de lexan chu d'une découpe de carro, un délicat coup d'alésoir à carro pour faire deux trous aux extrémités, et tel un Mars, ça repart.

Niveau électronique, le servo de direction est tout rikiki, et, d'après les spécialistes, sourcé chez JR. Le câblage est un peu particulier cependant, avec un câble à cinq fils, ne me posez pas la question. De même, le "pignon" de sortie du servo est un peu différent, car de forme hexagonale. Le sauve servo est monte directement sur le pignon de sortie, et reprend une architecture classique, avec une forme mâle en V maintenue dans une forme femelle en /\ par un ressort; sur les chocs, les deux pièces en plastique glissent en pivotant l'une dans l'autre, et le ressort remet tout ça en place une fois l'énergie du choc absorbée. Une traverse de direction relie les deux "biellettes" en lexan, et se connecte directement au sauve-servo via un plot central sur le sauve-servo. Le servo remplit bien son office et tourne les petites roues avant à une vitesse largement suffisante, même en charge. Par contre, il m'a été impossible de centrer correctement l'ensemble même après démontage complet, à cause du faible nombre de "côtés" du pignon de sortie (cinq). Je suis obligé d'utiliser quasiment toute la course du trim de direction à gauche pour tirer droit, ce qui veut aussi dire que ma voiture n'a au final pas le même débattement à gauche qu'à droite. Ce n'est pas très satisfaisant quand on est un compétiteur rigoureux, mais fera l'affaire pour une utilisation loisir normale.

Transmission.

La transmission comporte trois étages, comme les grandes, avec un axe primaire, pignon intermédiaire, et un adooooorable petit différentiel à quatre pignons. Dans la famille "j'hallucine", il faut vraiment passer un moment sur le différentiel, équipé de quatre satellites. Bon, certes, les dentures sont droites, mais quand même, ça fait tout bizarre de travailler sur des pièces de cette taille, en particulier pour les gros nerveux comme moi qui tremblent tels des octogénaires parkinsoniens (heureusement que ce n'est pas un diff à billes...). Le tout est bien moulé, et une fois bien préparé (cf. plus bas) offre une douceur de fonctionnement surprenante. Le fin du fin, c'est le slipper, dont le glissement est contrôlé par un joint torique à contraindre via un écrou sur l'axe primaire, et qui se règle comme sur une "grande", ça doit patiner sur quelques centimètres, pas plus.

Seul point négatif de l'ensemble, des roues maintenues sur leurs axes par des micro-circlips, encore plus durs à manipuler que ceux des pistons d'amortisseurs des véhicules au 1/10ème, et qui ont une fâcheuse tendance à sauter partout au démontage. Heureusement, on ne démonte finalement les roues pas très souvent, et de toute façon, le fabricant en livre quelques uns en rab dans la boite. Mais c'est vrai que l'option axes "classique" avec pas de vis aux extrémités est tentante...

Electronique.

A petite échelle, petite électronique - quand on regarde l'espace disponible, on comprend qu'il n'y a pas trente-six façons de rentrer tout ça sous la carrosserie, il faut un micro-combiné récepteur/variateur intégré. Tamiya (encore eux!) avait popularisé ce concept avec la Tamtech dans les années 80 (voir photo), qui, bien qu'un peu plus volumineuse au 1/24ème, présentait les mêmes contraintes pour l'époque. Avec le moteur de taille 130 qui ne tire qu'une poignée d'ampères au maximum dans le micro-Baja, et 20 ans de technologie supplémentaire, Horizon nous pond un combiné AM en 27MHz, sans réglage aucun (ni neutre, ni pointe), mais suffisamment petit pour qu'on leur pardonne sans arrière-pensée. Le quartz est par contre standard, et détonne de par sa taille face à l'ensemble!

Le moteur de classe 130 est antiparasité d'origine (bravo) et fixé à la plaque moteur en métal (encore bravo) par deux vis traversant des trous oblongs - on peut donc régler l'entre-dent selon le pignon choisi, 3 rapports étant livrés dans le kit. Les pignons sont montés "pressés en force" sur l'axe du moteur, mais celui-ci est cannelé, donc pas de soucis que tout cela tourne dans la purée sous la charge, et ça s'enlève finalement assez facilement en faisant levier avec un tournevis.

L'émetteur à volant tient bien en main, et l'ergonomie est assez soignée, même si il est plutôt taillé pour les paluches US grandes comme des raquettes de tennis, donc le contrôle du frein est légèrement délicat à moins d'avoir un index à quatre phalanges. Mais bon, c'est bien connu, si tu freines, t'es un lâche, donc on s'en fout. L'émetteur, qui est commun avec le Mini-T de la même marque, possède aussi des inversions de sens de servo, ainsi qu'un réglage de dual-rate via un potard à manipuler avec une précaution micrométrique tellement il est sensible, c'est fou comme on prend l'habitude des radios numériques avec des pas de 1/100ème! A noter que le signal de cet émetteur est finalement tout ce qu'il y a de plus standard, j'en ai d'ailleurs récupéré un autre pour mon TLT-1, et il fonctionne parfaitement avec le récepteur Hitech qui équipe le Truck Tamiya. Seul - petit - point noir, l'antenne qui est télescopique mais qui ne rentre pas dans le boîtier, car la platine qui la porte est en position haute dans ce dernier. Donc pour transporter tout ça facilement, il faut dévisser l'antenne, opération usante à la longue pour la platine RF - à faire avec précaution à chaque fois.

Le chargeur est pratique et ingénieux - en fait il s'agit d'un boîtier qui reçoit huit piles (ou accus) AA, pour une tension nominale totale de 9.6V, et qui s'en sert comme source d'énergie pour chargeur le micro pack NiMH de 180mAh. La notice dit que c'est du delta-peak, j'ai des doutes car je vois mal comment transformer une source de tension (les 9.6V) en source de courant de manière fiable dans un aussi petit volume et à aussi bas prix, mais il semble effectivement s'arrêter tout seul au bon moment, et pas systématiquement après le même laps de temps. Une diode rouge s'éteint, et le pack est chaud. Donc, présomption d'innocence oblige, on va faire confiance à Horizon et dire que c'est du delta-peak. En tout cas le système est ingénieux, fonctionne plutôt bien, et surtout est extrêmement pratique à trimbaler partout ou bon vous semble. Si vous optez pour alimenter ce chargeur avec des accus rechargeables, pensez à vous achetez un chargeur pour recharger ces derniers ;)

Dernier point dans ce chapitre, la connectique - comme les clips de carrosserie, voir plus bas - nécessite des doigts de Petit Pimousse, et fera pester plus d'une fois l'utilisateur normalement proportionné. Tu sais c'qu y t'dit, l'cassis? Je n'ai pas trouvé dans ma boîte de fournitures électriques de connectique parfaitement adaptée, c'est-à-dire qui rentrait dans les logements prévus, notamment l'orifice par lequel passe le fil du pack pour sortir de sous le châssis. J'ai donc coupé la poire et le fil de sortie du chargeur en deux, et monte "mes" prises standard, des Dean 4-pins (dont il me reste tout un stock des années 90 et qui équipent déjà la sortie de mon chargeur d'atelier) sur la sortie du chargeur du micro-T, voir photo. L'idée est de pouvoir utiliser un chargeur normal quand on ne veut économiser les piles du chargeur portable, tout en permettant de changer de l'un à l'autre sans réfléchir. A vous d'utiliser les prises qui vous conviennent!

Alors, elle a tout d'une grande, ou pas?

Le moment tant attendu est arrive : les premiers tours de roues du nabot! Le micro-pack de 180mAh est chargé à bloc, le dual-rate réglé à fond les manettes, le pignon moyen en sortie d'axe moteur pour un rapport de transmission intermédiaire, et gazadonf ! Le Micro-Baja s'écrase sur son train arrière, et se déplace à une vitesse tout à fait convenable, mais j'avais tellement entendu de commentaires sur son abilité à se mettre sur les roues arrières, que je suis un peu déçu. En virage, oulahh, ça TOURNE, en particulier si on lâche les gaz. Il est indispensable d'enlever du dual rate, même à 50% c'est très, très vif, et ça tourne vraiment sur un mouchoir de poche, au sens propre du terme. Enfin, tant que la surface d'évolution est 100% lisse, tout va pour le mieux, mais au moindre relief à absorber, l'absence d'amortissement résulte en une tenue de cap tout-à-fait fantaisiste, et le châssis talonne à qui mieux-mieux, peu aidé il est vrai par des ressorts vraiment, mais alors vraiment trop mous! Mais bon, je m'amuse toutefois beaucoup, car c'est assez poilant de voir un truc de cette taille se déplacer à cette vitesse, même si j'ai toujours l'impression qu'il y a un souci de transmission ; ce n'est en effect pas normal que la voiture soit aussi vive au lever de gaz et qu'elle ne se dresse pas sur ses roues arrière quand on écrase la gâchette alors que j'ai serré le slipper au maximum.

Une fois fini le premier pack en environ 5-6mn, retour à l'atelier, et là, consternation, le diff est naze, il est tellement dur qu'il n'y a aucune chance qu'il contribue en quoi que ce soit de positif à la tenue de route. Démontage, et effectivement, un des pignons de sortie de diff, dans lequel engrènent les quatre satellites, à la dentition de Shane McGowan, le chanteur des Pogues, avec la couleur en moins, donc je roule avec un diff bloqué depuis un moment, ceci expliquant pas mal de mes soucis précédents. Un peu de recherche sur le web, et il semble que je ne sois pas le seul à rencontrer ce problème ; en fait il s'avère que la transmission est montée trop serrée en usine dans bien des cas - les trois vis qui maintiennent les deux demi-carter ensemble sont trop vissées, et brident le tout. C'est ensuite le petit pignon de sortie de diff qui se fraise sous la charge trop importante... On commande donc un deuxième diff tout neuf, plutôt que simplement le pignon, ça fera des pièces détachées. Une fois reçu, on redémonte tout ça, puis on farcit le tout de la graisse silicone livrée en sus dans le kit, et on remonte l'ensemble délicatement, en tournant le tournevis d'horloger à deux doigts à défaut de micro-clé dynamométrique. Je ne peux pas donner de conseils exacts quant au nombre de tours requis pour le serrage idéal, il faut "sentir" la liberté de transmission une fois le tout remonter, et changer le serrage tant que ce n'est pas satisfaisant.

Je profite de cette petite pause pour modifier le système de fixation de la carrosserie - et non, ce n'est pas d'un cinquième plot de carro que je vais vous parler cette fois (quoique...)! Mais de ces satanés micro-clips chinois, dont on retrouve dans le concept la fameuse torture local d'arrachage des ongles... Honnêtement, après m'être ensanglanté les pouces et index, les micro-clips, basta, en fait je ne sais pas qui peut utiliser ça! Il faut des petits doigts pour les positionner, mais une force herculéenne pour les pousser dans leur logement ou les en sortir, de telle sorte que ni adulte ni enfant ne peuvent faire ça correctement. Donc les micro-clips, retour dans la boîte, et hop on sort deux petits bouts (deux fois 10x15mm suffisent) de velcro autocollant, positionnés sur les côtés du châssis et de la carrosserie. Encore un point commun avec ses grandes soeurs au 1/10ème, puisque cette technique est utilisée en buggy électrique depuis belle lurette. On laisse les plots de carrosserie porter cette dernière, et le tout reste parfaitement fiable, et surtout devient tellement plus ergonomique.

Dans la foulée, j'en profite également pour implémenter une autre petite modif aux grands effets, et offre au Micro-Baja un kit roulements complet, afin que les deux roulements vendus dans la transmission en configuration d'origine ne se sentent plus seuls, et puissent compter sur huit nouveaux petits camarades, à raison de deux dans chaque roue. En statique, c'est déjà bien mieux, une bonne partie du jeu dans les roues a disparu (quelle surprise), et la roue libre est bien meilleure (ô, deuxième surprise). Inutile de préciser que vu le coût des kits roulements ces jours-ci, on n'a plus aucune excuse à faire tourner une voiture sur des paliers en plastique ou en bronze. Avant de refaire un essai une fois le pack chargé, et afin de voir ce que le micro a maintenant vraiment dans le ventre avec sa transmission toute neuve et ses super-roulements, je serre le slipper à fond et met le petit pignon (rapport court), pour voir si la puce accélère comme elle en a la réputation...

... Et je peux vous dire que pour wheeler, ca wheeeeeele ! A chaque pression brutale sur les gaz depuis l'arrêt, le micro se dresse sur ses roues arrière tel un caniche sous Guronsan devant son susucre. Et tout ça, sur du parquet... Sur le tapis, je ne vous dis pas, c'est du délire. Je me fais rapidement des petits parcours, avec deux ou trois assiettes retournées pour faire des cônes, et un journal posé sur une boite en guise de tremplin, et c'est Danny Thompson qui s'invite dans la salle à manger pour une Baja improvisée! Par contre, niveau suspension, ce n'est toujours pas tout-à-fait ça, et pour cause, vu qu'on ne lui a rien fait, ça sautille quand même allégrement, et ça talonne sur les reliefs un peu marqués, donc tout ce qui fait plus de 1cm de haut. Il y a deux techniques pour pallier ce défaut ; la première, peu onéreuse mais sub-optimale, est de travailler sur les ressorts, qui sont clairement trop souples. On peut soit acheter un kit de ressorts options plus durs, de provenance Losi ou autre marque, ou bien vu que de toute façon les suspensions sont toujours en butée (pas de droop sur le micro avec les ressorts d'origine) durcir artificiellement ses ressorts, même si ce n'est pas tout-à-fait la même chose en charge - pour cela il faut intercaler des cales entre le ressort et le haut du corps.

Soit vous avez la pièce en plastique qui va bien (couper un tube en rondelles puis y dégager des ouvertures), soit vous utilisez comme moi des collier en rilsan, par exemple. L'essai montre que le micro réagit bien mieux, il est plus stable en "tout terrain", talonne moins, et franchement niveau vivacité additionnelle je n'ai pas senti grand-chose tellement le véhicule est déjà hyperactif et met vos réflexes à contribution.

La deuxième solution, plus radicale, est d'investir dans un kit d'amortisseurs hydrauliques. A l'heure ou ce choix a été fait, il n'y avait qu'une marque qui proposait ce genre d'options... et ce n'était pas Horizon, le fabriquant lui-même, mais 3Racing, l'optionneur asiatique à bas prix mais pas forcément basse qualité. C'est incompréhensible de la part de la marque US de ne pas offrir ce produit dans la gamme des options d'origine des son lancement, tant il est clair que cette option est parmi les plus demandées, et peut être une des seules qui a vraiment un sens pour le micro avec les roulements... Enfin, demandée par ceux qui savent ce qu'ils font, car une grande majorité d'acquéreurs optent d'abord pour des accessoires en aluminium en tout genre. Pour ma part, je me suis jeté dessus dès lors sortie, avant qu'ils ne soient en rupture de stock. La qualité est surprenante, les usinages sont bien faits (tout petit pas de vis pour les bouchons), et la conception tout métal assure un look d'enfer! Ils sont livrés avec d'adorables petites cales permettant de régler la garde au sol. 7 gouttes d'huiles suffisent à les remplir, c'est vraiment une sensation particulière de remplir tout un amortisseur au goutte à goutte! Evidemment les pistons sont "pleins" et l'écoulement d'huile se fait autour de ces derniers, donc pas de trous avec lesquels jouer pour le pack. Pas de volume constant non plus, mais vu la taille des machins faut pas demander des choses irréalisables, pour moi ce qui compte c'est qu'après un certain nombre de packs, je n'ai pas remarqué de fuite d'huile, donc l'étanchéité est bien faite.

Vidéo sans amortisseur hydraulique.

Vidéo avec amortisseurs hydrauliques.

Les amortisseurs 3Racing sont clairement un "must have" si l'on veut que le petit truck performe à son maximum - certes, leur prix représente environ un tiers de celui du véhicule RTR, mais franchement avec ou sans, c'est le jour et la nuit! D'un petit véhicule sautillant à la limite de la franche instabilité et talonnant à tout va, on se retrouve avec un truck qui assure complètement sur les reliefs, même si il faut garder en mémoire la garde au sol de la machine. La tenue de cap est grandement améliorée, même quand le châssis se fait chahuter, et on a clairement l'impression d'en avoir pour son argent. Les ressorts livrés sont peut-être un peu durs il me semble, mais rien de dramatique, et les cales de garde au sol n'ont pas été utilisées car d'origine la garde au sol est parfaite, les suspensions s'écrasent de quelques millimètres sous le poids du véhicule, signe que le compromis entre les ressorts et les bras de levier est bon. Au niveau du poids, le châssis a pris quelques grammes supplémentaires, mais ce n'est finalement pas une mauvaise chose car un peu de poids en plus, c'est aussi un peu de vivacité en moins, et franchement, de la vivacité, il y en a déjà assez comme ça. On se prend vite au jeu, à l'intérieur comme à l'extérieur, et c'est reparti pour les mini-circuits improvisés autour de trois cannettes vides... Les pneus peuvent enfin trouver leur grip, même si on ne doit pas oublier qu'on a affaire à un 4x2 avec beaucoup de patate, donc léger l'index gauche, s'il-vous-plait ; mais une fois qu'on a pris l'habitude et qu'on a réduit encore un peu le dual-rate, le micro, c'est "que du bonheur"!

Les autres options et évolutions du Micro-T/Baja.

Losi, depuis que cet article a été initié, a sorti deux produits intéressants... une version "Desert Truck" du Micro-T, à l'empattement allongé qui facilite probablement la prise en main par des pilotes moins expérimentes, mais plus volumineuse, et un combiné moteur+vario brushless... Honnêtement, ça va déjà bien assez vite comme ça, à moins de vouloir limer de la tétine de pneu en ligne droite sur le parking de Carrefour le dimanche matin, je ne vois pas trop l'intérêt de rajouter des watts, sachant que la transmission va probablement ne pas tenir le choc. De même, il existe des lipos chez Losi, deux éléments en série, donc 7.4V, à comparer aux 4.8V de la configuration d'origine. Encore une fois, la cavalerie supplémentaire n'est probablement pas indispensable, et nécessite l'index de Masami pour ne pas se ridiculiser quand on veut épater les copains. Mais au cas où, vous trouverez sur le site du constructeur le pdf qui décrit comment monter un brushless, pas du tout Plug-and-Play, car il faut aussi investir dans un micro-récepteur et servo idoine. A mon avis, en Lipo + brushless ça doit être du délire absolu!

Dans un autre registre, on voit également sur le marché un florilège d'options métalliques aux couleurs chamarrées pour le Micro. Si votre but est d'avoir un truc massif qui brille un max, coûte bonbon, et pèse une tonne, alors par ici la monnaie, il y a de quoi faire, tous les fabriquant chinois s'y mettent et vous proposent des centaines de manières de customiser votre micro à grands coups de billets verts. Pour info, on vous rappelle quand même que l'élasticité de l'alu est bien moindre que celle du plastique, donc si vous tapez juste comme il faut, ça mémorise les gros chocs... et bien affutée sera la vision de celui qui pourra à l'oeil nu voir que l'étrier gauche a sept degrés de chasse contre celui de droite qui n'en a qu'un. La machine, de boîte, fonctionne très bien, et même encore mieux si on effectue les modifs que j'ai suggérées ci-dessus, donc je vous encourage à ne pas succomber aux sirènes de loptionnïte aigue et à plutôt vous concentrer sur le pilotage... Encore un point commun avec les échelles plus grandes!

Conclusion - le Micro-T/Baja, Utile ou Futile?

Il faut bien le dire, Losi heu, pardon, Horizon, a réussi un coup de maître avec ce produit. Pour un prix dérisoire, on a une auto RC qui ressemble à s'y méprendre à un produit au 1/10ème, mais qui tient dans la poche, et qui surprend les petits comme les grands par ses performances. Dans l'absolu, l'absence d'amortisseurs hydrauliques d'origine est surprenante, mais finalement vu le prix de vente, il faut quand même rester réaliste, le Micro-T/Baja c'est canon! A mon avis, on se trouve devant un des produits phares de cette deuxième moitié de décennie. Certes, pour moi en tout cas Losi a perdu le peu d'intégrité qui lui restait, en se tournant de manière définitive vers les produits grand public, au détriment des purs-sangs de course, mais hors perspective historique, le produit est clairement fantastique. Cependant, «un doute m'habite», comme dirait feu Desproges, je ne suis pas sur que le calcul à long-terme soit si bon que cela pour la pérennité du hobby ; je pense que comme premier contact avec le modélisme auto-RC, et vu le prix d'appel ce sera certainement un premier produit "modéliste" pour beaucoup de clients, ce véhicule risque de ne pas encourager le débutant à persévérer dans le hobby, car il ne révèle pas la "vraie" dimension du modélisme, il reste encore un peu trop "ludique" ne serait-ce qu'à cause de son échelle... D'un autre coté, tout ce qui peut amener de nouveaux adeptes à notre hobby favori, en espérant qu'ils persévèrent, ne devrait pas être ignoré non plus vu la manière dont les rangs s'amenuisent année après année. La prochaine étape pour faire avancer le schmilblick serait que des courses de Micro-T soient organisées - et pour cela il ne tient qu'à nous!

Résumé des astuces de préparation de notre copain Lonestar.

  • S'assurer que les suspensions ne brident pas - tout desserrer si besoin est.
  • Desserrer et re-graisser la transmission qui doit être libre.
  • Au moins durcir les ressorts des "amortisseurs" si on n'investit pas dans de l'hydraulique.
  • Se confectionner un étage "intermédiaire" de connectique.
  • Fixer la carro par du Velcro au lieu des goupilles beta d'origine.

Micro-Baja, on a aimé:

  • La conception d'ensemble, le réalisme, et le look, coco, le look!
  • Le rapport qualité-prix qui casse la baraque - surtout vu le cours euro/dollar ces jours.
  • Le package vraiment complet - plus RTR tu meurs!
  • Les perfs de boite - ça fizze!!!
  • La robustesse de l'engin - bien aidé par son poids plume.

On a moins apprécié:

  • La tenue de route "virile" et pas facile pour tous- mais ça affûte les réflexes!
  • Le montage serré de la transmission d'origine - facile à remédier.
  • Le trim de direction qui travaille en fin de course.
  • Les "pompes à vélo" qui font office d'amortos - mais bon, pour le prix, faut pas demander la lune non plus.
  • La connectique et les goupilles de carrosserie - facilement remplacées.
  • Les roues maintenues par des circlips sur leurs axes.
  • L'antenne non complètement télescopique de la radio - mais bon, là on chipote...
  • Pour l'instant, pas de courses officielles - mais ça peut vite changer!


Textes et photos (sauf mention particulière) de Lonestar.