Montage, essai et préparation
de la XPress Execute XQ2S, deuxième partie.

Edité le 09/02/2024.
Réactualisé le 05/03/2024.
Texte et photos: Georges.

Retour à la première partie.

Essai en course.

Pour essayer cette XPress Execute XQ2S, la voie la plus facile n'a pas été choisie. Ce sera directement en course, sans essai préalable, et sur une piste en moquette à fort grip. Ce genre de conditions sied à merveille aux autos moderne haut-de-gamme de type "Mid-Motor" avec triangles de suspension longs et rigides, car en carbone) et équipées d'un châssis en aluminium. Comment va se défendre notre petite XQ2S, avec son châssis en composite-verre et ses pièces en plastique, face à des autos concurrentes bardées de pièces en carbone et aluminium, jusqu'à quatre fois plus chères, et ce sans les options? Et bien on va le voir, bien mieux que ce qu'on le pourrait croire!

Cet essai s'est déroulé lors de la troisième manche des IndoorsSeries 2023-2024 organisée par le club IRCR à Savigny, en Suisse.

Cette compétition ne comporte qu'une seule catégorie, le Touring Car 1/10° électrique, avec une motorisation brushless 17.5T avec ou sans timing (ou brushless ou brushed de puissance équivalente ou inférieure) et batterie 2S. Les pneus imposés sont les Hudy C3-28 (référence 803053). Le traitement à pneus, du MR33 V4 Carpet, est imposé dans toutes les catégories et fourni par l’organisateur, aucun autre produit n’étant autorisé. Un classement spécifique pour les débutants Juniors de moins de 16 ans, avec une plus grande tolérance sur le matériel employé, est maintenant prévu.

Le fait de d'avoir qu'une seule catégorie, même si cela fait grincer des dents, a beaucoup d'avantages. Les pilotes sont mathématiquement regroupés dans des manches plus homogènes, ce qui donnent des manches plus intéressantes, plus remplies, ce qui permet d'optimiser le timing de la journée et donc de rouler plus et/ou de finir plus tôt, donc plus de plaisir sur la piste et plus d'échanges humains dans les stands, et donc plus de pilotes heureux à la fin de la course, quels que soient leurs niveaux et leurs résultats. Du côté des organisateurs, la logistique et le timing sont moins lourds à gérer. 

Durant ce weekend de course, le samedi après-midi est consacré aux essais libres, et le dimanche à la course. La moquette sur laquelle était tracée la piste est du type ETS. Le balisage modulable est constitué de poutres en profilé GEHR 50x50x4mm en PP et d'éléments de connexion semi-rapide et de vibreurs moulés spécifiques.

Comme écrit dans la première partie de cet article, moteur, contrôleur brushless et servo de direction sont issus de mon électronique de secours. Le moteur brusless 17.5T est un Hobbywing V10 G3R, le contrôleur un Hobbywing Xerun XR10 Pro et le servo de direction un PowerHD S15. Du matériel sérieux donc, mais pas forcément de dernière génération. Le contrôleur Hobbywing avait un réglage identique à celui préconisé par le club IRCR.

Pour les premiers tours de roues, j'ai copié une fiche de réglage de Felix Law disponible sur le site PetitRC. Ce réglage a évolué assez rapidement en enlevant les cales de 0.5mm sous les supports de triangles. Ne possédant pas les ressorts indiqués sur cette fiche, mais des Team XRay et des Axon, après plusieurs essais, la configuration optimale m'a semblé être à l'avant les Axon HPS 2.55-2.85 Blue/Orange et à l'arrière les Axon SLS 2.65 White/Gold. J'ai aussi un peu joué avec les réglages de flex, qui peuvent notablement influencer le "caractère" de l'auto.

Le samedi, alors que la piste n'a pas ecore atteint son grip maximum, la XQ2S s'avère étonnante, stable, précise et directive à la fois. Les tours s'enchainent avec une facilité étonnante et les chronos conforme aux attentes. Des tours en même temps que des pilotes qui trusteront à coup sûr la finale A le lendemain montre que vitesse et accélération sont tout-à-fait en ordre, et que le manque de vitesse en virage et dans les parties techniques sont plus à mettre sur le compte du pilotage que sur l'auto.

Tout ceci est de bonne augure, mais il ne faudrait pas trop prendre la confiance, car entre les essais libres et la course elle-même, la piste va fortement évoluer durant la nuit et le grip va monter fortement. Et qui dit grip qui monte, dit "Traction Roll" (voir le sujet dédié sur le forum du club IRCR).

Pour suivre la montée en grip de la piste, voici les modifications qui ont été faites (dans le désordre).

Premièrement, abaisser le centre de roulis en montant l'ancrage de la biellette supérieure de 1mm à 2mm. A l'arrière, j'avais fait la même opération, mais je suis revenu à 1mm de cale, car l'arrière se comportait bizarrement.

Deuxièmement, le carrossage des roues avant, initialement le samedi à 1.5°, est passé à 0.5°.

Troisièmement, l'ouverture du train avant est passé de 1° à 2°.

Quatrièmement, Le "bump steer", c'est-à-dire la prise de pincement à l’enfoncement, a été réduite en jouant sur les rondelles placées sous les rotules extérieures des biellettes de direction.

Cinquièmement, 20 grammes de plomb ont été ajoutés sous la direction pour lester l'avant. Après réflexion, je me demande si plus de lest, par exemple 30 ou 35 grammes, n'auraient pas été encore plus efficaces.

Sixièmement, les flancs des pneus avant été encollés avec de la colle cyanoacrylate pour réduire l'accroche du train concerné.

Septièmement, un nettoyage soigneux au produit dégraissant nettoyant frein (Motorex ou Würth) des pneus a été effectué et le temps de traitement a été fortement réduit (le plus près possible du départ de la manche) pour que l'auto ne soit pas engluée et conserve son agilité.

Raconter ma course ne serait pas forcément passionnant mais cette petite XPress n'a pas déméritée. Le niveau de cette compétition est assez relevé et mon niveau de pilotage ne me permet pas d'espérer atteindre la finale A, et même une finale B est très difficile à atteindre pour moi, quelque soit l'auto que j'ai entre les mains. Aussi, à la suite des qualifications, je suis agréablement surpris d'être 23ème sur 48 pilotes participants. Dans ma finale C (les manches de finale se courant à huit pilotes), je manque de chance dans les premières et secondes manches, et la troisième s'avèrera la plus intéressante, me permettant de conserver cette 23ème place au classement final.
Histoire se faire un peu de mal, le meilleur temps au tour de la journée du dimanche a été réalisé par un pilote officiel Team XRay (qui a à son palmarès deux titres de Champion de France, un podium au championnat d'Europe, et qui a été Champion d'Europe et du Monde Junior) sur une X4 2024 en 8.962s, et celui que j'ai réalisé avec la XQ2S est de 9.698s, soit 0.736s.

0.736 secondes, c'est à la fois beaucoup et peu. Combien de dixièmes de seconde sont à attribuer au pilote et combien à l'auto? Le fait de me retrouver dans une finale avec des pilotes avec lesquelles je suis souvent proche dans le classement, mais qui roulent sur des Team XRay X4, des Mugen MTC2 ou des Awesomatix A700, me laisse à penser qu'une bonne partie de ces dixièmes de seconde sont surtout à attribuer au pilote.

J'ai été aussi un peu insouciant en finale, car j'aurais dû tester une barre antiroulis plus fine à l'avant, descendre de 0.05 la raideur des amortisseurs avant et arrière, ajouter du poids à l'avant et surtout plus souvent répéter l'encollage des flancs des pneus avant. Il y a encore beaucoup de choses à découvrir sur cette auto!

Et le meilleur temps au tour est une chose, mais ce qui est surtout important, c'est le temps moyen qui traduit la régularité. Et là aussi, la part à imputer au pilote est très probablement bien plus importante que celle à imputer à l'auto.

Que dire pour conclure? Que cette petite auto en plastique, sans option hormis des barres antiroulis, une couronne plus petite et des ressorts, s'est montré tout-à-fait capable de donner le change à des autos beaucoup plus coûteuses.
Je m'attendais à ce que, avec le très fort grip et les vitesses de passage relativement élevées, certaines pièces telles que les sorties de spool, la traverse direction et le palonnier lâchent ou cassent. Mais que nenni! Les sorties de spool en plastique se sont étonnamment à peine marquées.
Il y a eu néanmoins une casse, assez inattendue, celle d'un support d'amortisseurs arrière (et une biellette arrière tordue, découverte plus tard). En effet, dans une manche de finale, j'avais négligé de réencoller les flancs des pneus avant, et dans un virage rapide, la XQ2S est partie en "Traction Roll" à pleine vitesse, faisant plusieurs saltos avant impressionnants pour finir par être percutée à fond par un concurrent qui n'a rien pu faire pour l'éviter. A ce moment, j'ai cru que l'auto était détruite, mais elle roulait normalement (mis à part des mouvements un peu étranges du train arrière) après que le ramasseur l'ai remise sur la piste. Après la manche, le constat de la casse dudit support a été fait. Il aurait peut-être possible de le recoller en prenant un peu de temps, mais Xavier de XPress France /The Hobbies Gate était sur place et a pu m'en fournir un de rechange pour finir la course. Merci à lui!

En résumé, cette XPress Execute XQ2S, malgré les critiques émises lors du montage, s'avère un produit généreux qui offre beaucoup pour un prix contenu, et qui est de plus, vraiment évolutif. Bien montée, bien réglée et bien entretenue, elle en surprendra plus d'un sur la piste par son excellent rapport prix/performance. Plaisante à piloter, elle s'avère finalement très attachante!

Rendez-vous peut-être pour une troisième partie!

Retour à la première partie.

En savoir plus:

Texte et photos: Georges.