Touring Traction 1/10° électrique
sur base de Team Associated TC6,
première partie.

Edité le 23/06/2014.
Réactualisé le 28/09/2014.
Texte et photos: Georges.

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Préambule.

La Team Associated TC6, même si je l'ai remplacée depuis sur la piste par l'excellente XRay T4, m'avait laissé de très bons souvenirs. Si d'origine, la voiture était une auto bien campée sur ses roues, difficile à mettre en défaut, et globalement très saine, j'avais obtenu, inspiré par les fiches de réglages d'un pilote américain bien connu il faut l'avouer, à obtenir, essentiellement par l'utilisation de pistons trois trous asymétriques, une voiture vive et incisive du train avant comme je les aime. Attaché à cette voiture, je n'ai jamais pu me résoudre à la vendre, tout comme son mulet qui me servait de banque de pièces, et je dois avouer que voir ces deux autos stagner sur l'étagère et prendre la poussière me dérangeait quelque peu...

Si l'auto principale sert d'auto de secours ou de prêt ou d'alternative quand je tente de courrir dans deux catégories à la fois, j'avais une idée un peu saugrenue qui me trottait dans la tête concernant le mulet... Et pourquoi ne pas en faire une traction?

Certes, l'image de la mythique Yokomo YRF-2, un des plus intéressants, sinon le plus intéressant châssis FWD (FRont Wheel Drive) de l'histoire de la R/C avec son moteur en porte-à-faux avant, sa barre antiroulis totale avant et ses bras tirés à carrossage actif à l'arrière, me reviennait systématiquement à l'esprit, mais l'idée de base ici est quelque peu différente. Point de dessin CAO, point de sous-traitance pour faire découper ses pièces à la commande numérique au micron près, mais au contraire, l'idée de faire un prototype simple, sans rien acheter ou presque, avec pour simple outillage une mini-perceuse et son set d'outillage, et ce dans un temps assez court.

Avant d'aller plus en avant dans cet article, rappellons que travailler le carbone doit se faire avec précaution. Il produit en effet quand on le travaille une immonde poussière noire qui non contente de voler et de se coller partout, est en plus particulièrement irritante et nocive pour la santé. Il conviendra donc d'adopter les précautions d'usage pour se protéger les mains, les yeux et les voies respiratoires...

D'un point de vue plus technique, il faut être conscient que travailler avec une mini-perceuse, surtout du carbone, ne permet d'obtenir qu'une précision relative, et on cherchera donc à minimiser l'impact de cette lacune, pour éviter de se retrouver avec une auto tweakée avant même d'avoir roulé.

L'axe directeur de ce prototype, qui je le rappelle n'a aucune ambition à rivaliser avec les références de la catégorie possédant un moteur en porte-à-faux avant, est d'utiliser quasiment exclusivement les pièces d'origine de la TC6, à deux exceptions près (hormis un peu de visserie), une courroie de Tamiya TA05 et des restes d'un châssis cassé (Johnny, si tu me lis, tu sais maintenant ce qu'il est advenu de ton châssis!). Tout n'est pas encore parfait, loin de là, mais j'ai des idées pour améliorer les choses, pour une suite à cet article qui sait?

Première étape, le bâti-moteur.

Ce sera le premier gros travail pour ce prototype. En effet, pour charger le train avant, le bâti-moteur doit migrer vers l'avant. La courroie du TA05, de par sa longueur, permet de laisser juste un peu d'espace pour le servo de direction, qui verra son implantation sensiblement modifiée également, on le verra plus loin. La bonne distance entre le bâti-moteur a été déterminé empiriquement. Le système d'excentriques au niveau du différentiel avant (le différentiel à billes arrière qui prend donc la place du slipper-spool) réglé au neutre, la distance a été fixée quand la tension de la courroie a été jugée convenable. Après avoir pointé un repère fiable sur le châssis, idéalement le trou de la fixation centrale avant sur bâti-moteur, j'ai réalisé un patron de l'implantation des perçages d'origine puis percé et fraisé les nouveaux trous de fixation avancés. Le résultat était plus que convenable niveau précision, les défauts étant assez bien tolérés de part la conception de ce bâti.

L'emplacement sous le moteur a été évidé et travaillé, non sans mal je dois l'avouer, sensiblement dans les mêmes proportions que celui d'origine. Le résultat est... perfectible dirais-je... On fera mieux la prochaine fois!

La poulie à gauche de la couronne a été enlevée, car devenue inutile et pour permettre l'implantation de la platine supérieure.

L'emplacement droit de la vis de fixation de l'axe de la couronne a été fraisé, et la vis d'origine remplacée par une à tête fraisée de récupération, afin qu'elle ne bute pas contre le pack.

En effet, ce dernier sera plaqué contre le palier droit de la couronne.

Deuxième étape, la direction.

Deuxième gros morceau de la modification, la direction. En effet, le moteur prenant la place d'origine du servo de direction, il a fallu un peu ruser.

Le servo sera monté très en avant, sur une petite platine rapportée découpée dans le châssis cassé. Elle est montée flottante pour ne pas trop gêner le flex sur deux trous pré-existants.

Deux trous pour assurer une bonne fixation d'un montage flottant, c'est insuffisant je le sais (même si beaucoup de constructeurs s'en contentent), mais de part la géométrie finale, si la platine bouge, l'influence sur le neutre est insignifiante.

Le sauve-servo a vu son bras où s'ancrait la biellette du servo sectionné et une rotule a été implantée au centre. La rotule devait initialement récupérer l'emplacement de la vis qui sert à régler l'ackermann de la direction, mais, après un premier montage à blanc, le bras de levier m'a paru bien trop court pour que le servo opère correctement et que la direction soit précise. C'est pourquoi un autre trou de fixation de la rotule a été percé, quite à perdre ce réglage d'Ackermann.

Comme on peut le voir sur les différentes photos, cela passe tout juste, mais le débattement reste symétrique. Par sécurité, la chape de la biellette de servo côté intérieur a été quand même retouché pour ne pas risquer de toucher le palier avant gauche en cas de fortes déformations.

Même monté avec un très gros pignon, il reste toujours un petit espace pour la ventilation entre le moteur et le servo de direction.

Ci-contre, le braquage à droite...

Et le braquage à gauche...

Troisième étape, la platine supérieure.

La platine supérieure a vu sa partie centrale sérieusement amincie de façon à laisser passer la couronne et la poulie de courroie, et ceci plus que je ne l'aurais pensé.

Si le flex droite-gauche n'est pas aussi asymétrique que je ne l'aurais cru au final, par contre, en pompage, par exemple à l'accélération ou en cas de choc violent, la platine risquerait de fléchir dangeureusement.

La photo ci-contre rend bien compte de la relative finesse de la partie centrale de la platine supérieure.

C'est pourquoi une colonnette un peu particulière a été installée derrière le bâti-moteur.

Percer deux trous avec une mini-perceuse, un premier dans le châssis et un second dans la platine supérieure, propres et alignés étant complètement illusoire, un système flottant a été bidouillé.

La platine est donc traversée par la colonnette, et en sandwich entre deux rondelles larges avec un infime jeu.

On obtient ainsi un système qui ne bride pas le flex doite-gauche, mais qui impose une butée au-delà d'une certaine limite, et qui empêche la platine de fléchir dans des proportions inhabituelles.

Quatrième étape, le train arrière.

Afin d'avancer quelque peu les masses, les triangles arrières ont été inversés et les amortisseurs implantés devant le support. J'avais déjà expérimenté ceci il y a longtemps (voir article dédié), avec une Hot-Bodies Cyclone, avec pour conséquence une auto métamorphosée. Le train avant était devenu très directif et vif, et le train arrière glissant toujours pour aider la voiture à tourner, mais n'en étant jamais vicieux ou brutal. Le pilotage était très plaisant, les chronos étonnamment réguliers, mais en retrait, la faute à une perte de motricité trop importante. Ces impressions m'ont été confirmées par l'ami Nicolas (voir article dédié).

Sur une auto en mode traction sans moteur en porte-à-faux, cette modification simple devrait donc plutôt bénéfique a priori.

La position de la barre anti-roulis arrière a été légèrement reculée pour qu'elle puisse travailler correctement. Il a toutefois fallu quand même enlever de l'angle au bras de la barre pour qu'elle bouge sans point dur.

Cinquième étape, le châssis.

Une fois toutes ces modifications effectuées, il restait toutefois un trou béant à l'ancien emplacement du moteur, et il faut avouer que ce n'était pas très esthétique.

Le châssis cassé récupéré a donc encore servi de banque d'organe pour y découper un simple rectangle qui a été fixé au double-face sur le châssis de la TC6, ceci toujours dans l'optique de ne pas créer de tensions internes parasites.

Sixième étape, l'installation radio.

Là aussi, je suis resté dans l'idée de réutiliser du matériel ancien, à savoir un servo Sävox 1251 MG, car un servo court avec un câble long est absolument indispensable pour ce projet, même si je n'aime pas particulièrement son feeling en Touring, et un combo brushless SpeedPassion Citrix 13.5, qui lui aussi ne m'avait pas laissé des souvenirs impérissables. Toutefois, qui sait, si les premiers essais sur pistes s'avèrent encourageant, on montera par la suite une électronique plus séduisante.

Conclusion partielle.

Malheureusement, je n'ai pas encore d'impression à livrer sur une vraie piste. Toutefois, les quelques essais effectués s'avèrent prometteurs, mais il reste encore du travail.

Quelle sera la bonne quantité de lest à ajouter à l'avant? Quels seront les bons réglages à adopter, car une Traction se règle bien évidemment différemment d'une Touring quatre roues motrices?

Et puis il reste des choses que je souhaiterais optimiser. Par exemple, la batterie pourrait être avancée de 5 à 7mm sans gêner la direction. Il faudra donc réaliser un montage propre pour obtenir cela, et il est fort probable que les fixations d'origine ne soient plus du voyage. Autrement, le support d'amortisseurs arrières pourrait être avancé également, mais je ne l'ai pas encore fait, souhaitant d'abord tester l'auto avec la carrosserie de la TC6 sans refaire des perçages dedans.

Rendez-vous donc au prochain épisode!

Encore quelques photos:

Des photos avec le pack de propulsion installé.

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Texte et photos: Georges.